Dans l’édito du magazine Traveler, Pilar Guzman propose certaines réflexions sur le devoir du voyageur de se mettre sur son trente-et-un lorsqu’il, ou elle, prend l’avion. Elle évoque « la dame d’une autre époque, embarquant dans un vol en robe droite ajustée, sac à main structuré et livre de poche en main » avant de conclure que, dans le monde actuel, une paire de baskets tendance, un pantalon ou jean ajusté, et une chemise boutonnée – autant pour les dames que pour les messieurs — est l’uniforme idéal, alliant style et confort.
Pour ceux d’entre nous qui volent en classe économique
, l’image évoquée lorsqu’on pense à une tenue de vol, serait plutôt une paire de pantalons confortables, ou leggings, et un haut à manches longues avec un foulard qui sert de couverture quand la température baisse dans la cabine (et bien sûr, une paire de chaussettes !). Se mettre sur son trente-et-un — surtout quand on voyage avec des enfants — semble inefficace : prendre un vol n’est qu’un prélude pénible à des vacances bien méritées.
Même l’hôtesse de l’air, autrefois prisée pour sa beauté et son style, ne s’habille plus pour impressionner dans la plupart des compagnies aériennes commerciales. Ce n’est que lorsque vous payez le prix fort que l’uniforme va de pair avec un espace suffisant pour les jambes et les hôtesses de l’air portent des bérets bourgogne et un rouge à lèvres écarlate (Air Qatar) ou des uniformes de soie uniques aux tons violets, rosés et pourpres avec une fleur épinglée à la poitrine (Thai Airways).
Dans les années 60 et 70, les uniformes été conçus par des designers de renom et bien que certaines compagnies aériennes font de leur mieux pour maintenir des normes élevées en matière de mode (les uniformes de la compagnie aérienne Eithad sont conçus par Ettore Bilotta dans son atelier de Milan), plus un billet d’avion est bon marché, plus grande est la probabilité que le style vestimentaire en souffrira.
Retour à la question : Devrais-je me mettre sur mon trente-et-un lorsque je prends l’avion?
Oui et non.
Si vous voyagez de Montréal à Miami, sans enfant ou bagages encombrants, vous pouvez certainement enfiler une paire de talons hauts et même une jupe ajustée avec chemise assortie.
Mais cet uniforme de vol tendance peut être la tenue de l’enfer si vous volez de Toronto à Tokyo, avec 2 correspondances et 2 enfants. Vous voyez ce que je veux dire ?
Annye Dalusma voyage fréquemment entre Port-au-Prince et Montréal, parfois seule, mais souvent avec ses deux enfants âgés de 7 et 11 ans. Son uniforme de voyage est un ensemble comprenant un haut et un pantalon en cachemire ainsi qu’une paire de mocassins ou des ballerines : « Ma tenue allie style et confort : je peux faire une sieste, ou courir, ou m’étirer, sans me soucier de plis ou déchirures. Également, le cachemire est un matériau noble qui évoque le luxe et insuffle du style à toute tenue. Bref, j’adore ! »
Donc, au lieu de vous mettre sur votre trente-un lorsque vous prenez l’avion, habillez-vous en fonction de votre itinéraire.
Et ne sacrifiez jamais votre confort pour du style.
